mercredi 28 juin 2017

Huit mois pour te perdre


"Huit mois pour te perdre"
(Auteur : Marie-Diane Meissirel - Edition : Daphnis et Chloé)
17 € - Juin 2016 -173 pages

Synopsis : Emma est française, expatriée en Croatie, elle y conseille le ministère de la justice. Dunja est croate. À soixante ans, elle aimerait prendre sa retraite mais doit travailler pour gagner sa vie et entretenir son fils musicien.
Les deux femmes ont un lien : le bébé d’Emma, Bruno, dont Dunja est la nourrice. Alors qu’Emma s’absente souvent pour son travail, Dunja et Bruno fusionnent et l’amour de Dunja pour l’enfant ne cesse de grandir. Le quotidien de ces trois personnages n’est pas parfait, mais ils ont trouvé un certain équilibre. Jusqu’au jour où Emma, rentrant de voyage, apprend que son appartement a été cambriolé et que Bruno et Dunja ont disparu. Ces deux événements pourraient-ils être liés au passé d’Emma qui a longtemps travaillé sur les questions de crimes de guerre dans la région ? Qu’est-il arrivé à Bruno et Dunja? Emma arrivera-t-elle à les retrouver à temps ?

Un roman à deux voix où le talent d’écriture de l’auteur nous fait entrer dans l’intimité de deux mères en difficulté et nous transporte dans un pays qui, à l’heure d’intégrer l’Union européenne, porte encore les stigmates du conflit yougoslave.

Marie-Diane Meissirel est franco-américaine. Après des études en France et à Hong Kong, où elle vit aujourd’hui, elle a travaillé dans de nombreux pays dont la Croatie. Huit mois pour te perdre est son troisième roman.

Je tiens à remercier les éditions "Daphnis et Chloé" et la plateforme Babelio pour ce service presse reçu sous le couvert de l'opération Masse Critique.

Je vais commencer par parler du déroulement du récit, l'aventure se situe dans un pays de l'Est, loin des clichés de capitales habituellement choisis pour un roman, donc qui dit pays lointain de notre quotidien, dit aussi atmosphère plus difficile, plus oppressante, surtout qu'il s'agit d'un pays à l'aube de son entrée en union européenne et qui porte encore les stigmates des conflits yougoslave. On y prêtera une autre attention, le lieu fait partie intégrante de l'intrigue que nous suivrons.
Par ailleurs, en lisant le synopsis au moment de la sélection, je me disais que ce roman devait être intéressant du point de vue des deux voix, deux femmes, deux personnages aux caractères totalement différents mais qui trouveront une cause commune.

Nous retrouvons d'un côté Emma, mère célibataire, Française qui vit à Zagreb, et travaille pour le ministère de la justice et Dunja, sexagénaire qui cherche un petit boulot pour gagner sa vie et qui deviendra nounou du fils d'Emma, le petit Bruno. Pendant ces 8 mois, nous traverserons la vie, les sentiments, les ressentis de ces deux femmes, dans les épreuves qu'elles ont et qu'elles vont traverser. On s'attache aisément au caractère de Dunja qui va s'occuper de Bruno comme si c'était son propre fils, elle est pourtant mère de famille elle-même, mais blessé à la fois par la perte de son premier fils et malmené par son second, elle me donne l'impression de faire un transfert d'amour vis-à-vis de Bruno, elle y donnera de l'affection et de l'amour qui semble manquer au caractère d'Emma. Emma, elle est plus froide, on n'imagine pas qu'elle puisse avoir l'instinct maternel, et pourtant, un jour, au bout de ces 8 mois, elle se révélera car l'impensable va arriver, Dunja et Bruno vont disparaître, sont-ils partis volontairement? Ont-ils été enlevés? Dunja est-elle en cause? Emma va avoir l'adrénaline et va tout tenter pour les retrouver.
Je ne vous dévoilerai pas plus de l'histoire, à vous de la découvrir, les chapitres successifs à deux voix vous permettront de remonter le temps et de tisser les liens, comprendre le pourquoi du comment et se prendre dans l'intrigue et le suspens, on ne décroche pas page après page.

J'ai trouvé un roman avec une belle couverture, très significative des personnages et ce titre, que j'aime beaucoup, c'est un appel à la lecture, un appel à se dire : pourquoi 8 mois ? perdre qui, perdre quoi ? que va t-il se passer? Bien avant la lecture, on laisse aller son imagination et ça, j'adhère complètement. Je ne vous apprends rien de nouveau si je vous dis que cette histoire est tortueuse et belle à la fois, on va vivre ces 8 mois intensément, intrigue après intrigue, pas toujours facile, on va également comprendre chapitre après chapitre le passif affectif et familial des protagonistes, on ne peut rester insensible aux blessures du passé de ces deux femmes, mais ça, je vous l'ai déjà dit je crois !
Un roman court, facile à lire, plein d'humanité, de suspens et au final en point commun d'amour maternel. À découvrir sans hésiter. 

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