mercredi 27 avril 2016

Vends maison de famille


"Vends maison de famille"
(Auteur : François-Guillaume Lorrain - Édition : Flammarrion - 214 pages)
18€

Synopsis : "Oui je voulais bazarder cette maison. J'avais mes raisons. Autrement dit : des souvenirs".
En faisant le portrait d'un homme partagé entre l'amour qu'il porte à sa mère et ce refus d'héritage qu'il lui oppose, François-Guillaume Lorrain nous raconte une histoire aussi singulière que collective, celle d'une maison de famille.

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Flammarion, pour cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique.

La famille Rolin vit à Saint-Cloud dans la banlieue parisienne et possède une maison secondaire à Maulna, un village Normand. De cette maison, le narrateur, Guillaume n'en gardera que de mauvais souvenirs à cause d'un père décrit comme antipathique, tyrannique et dur.
Si les enfants sont sensés passer leurs temps libres à jouer, le narrateur lui, passera le sien à travailler la terre, garder les moutons, s'occuper du potager et effectuer toutes les pires besognes que lui imposera son père. Il ne gardera de tout cela qu'un souvenir très amer.

En dépit de cette enfance difficile, il est devenu un homme accompli puisqu'il est désormais professeur d'histoire à florence où il vit avec sa compagne Léa. On sent malgré tout ce passé accroché telle une moule à son rocher (métaphore un peu tiré par les cheveux, mais qui démontre bien, l'omniprésence de ses souvenirs), tout le lui rappelle, un détail, une anecdote, pas simple de vivre avec le poids des passé.

Même lors du décès de son père, il n'arrive pas à faire le pas de revenir dans cette maison maudite, sa sœur aînée elle-même avait coupé les ponts pour aller vivre en Chine avec sa famille.
Guillaume, n'a qu'une idée en tête, vendre la propriété, comme si se débarrasser de la maison lui permettrait de faire table rase du passé. Mais comme sa mère a encore son mot à dire, pas de vente dans l'immédiat.
En terme de personnage, sa mère, si elle est moins évoqué dans ses souvenirs, sa présence va l'aider, elle sera la main tendu pour l'aider à passer le cap et tourner la page. 

De ce récit, plein de tristesse et de mélancolie, il en ressort aussi un peu de poésie, des jeux de mots, quelques traits d'humour, le narrateur essaye de mettre un tout petit peu de gaieté dans ces lignes un peu abruptes.
La partie qui m'a le plus interloqué, c'est celle qui concerne l'album photo familial, d'un simple cliché, il trouvera toujours le détail dérangeant et avilissant de la scène, quelle amertume dans les mots, que de tristesse dans sa mémoire ! Et pourtant, ces clichés seront aussi le point de départ de sa rémission, il reviendra à Maulna plus motivé que jamais à envisager un avenir meilleur et finalement, n'est t'-il pas plus beau cheminement que de regarder droit devant sans se retourner?

Au fil des pages, mon impression me fait dire que l'on passe d'un sombre horizon du passé vers de meilleurs lendemains. Et pour cela, le chapitrage est parfaitement orchestré.

Par ailleurs, je suis titillé par le style de l'auteur, je n'arrive pas à discerner si cette histoire est issu de son imagination ou si c'est une histoire personnelle, (tant de détails me troublent, ça sent le vécu), si jamais le but de ce roman est que l'on en vienne à se poser la question, et bien, c'est réussi. 
Si c'est votre histoire M. Lorrain, vous avez su rebondir en captant vos mémoires... 

Pour moi, c'est une récit qui ne laisse pas indifférent, je recommande ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire